Wien und Wein

Une de nos premières surprises, alors qu’on explorait notre quartier à pied début septembre, avait été de voir un bel arpent de vigne descendre en pente douce dans la ville. Nous habitons à Hernals, dans le 17e arondissement (à la limite du 16e, Ottakring). En marchant le long de la Hernalser Hauptstrasse, une des grandes artères qui traverse l’Ouest de Vienne (du Nord Ouest vers le centre), nous sommes arrivés en limite de ville, avec un petit côté faubourg village, des treilles, des cafés et des sentiers.

Nous sommes encore à Vienne, 19e arrondissement : Döbling
Un vieux pressoir à côté d’un jardin d’enfant dans le faubourg de Neuwaldegg

C’était très agréable mais étonnant, parce qu’on ne connaissait pas du tout cet aspect de notre pays d’adoption (qu’on connaissait de toute manière très peu avant d’arriver). Dans les environs de Vienne, que ce soit vers la frontière tchèque (Niederösterreich = Basse Autriche) ou vers la frontière hongroise (Burgenland), dans les Wiener Wald, la ville elle-même ou la magnifique région de la Wachau, au-dessus du Danube, on croise de la vigne. Et d’ailleurs le nom antique de Vienne est Vindobona, tout un programme…

L’extraordinaire panorama de Dürnstein, dans la Wachau, à l’Ouest de Vienne

Qui dit vigne dit raisins et vendanges, que l’on déguste de préférence dans un Heuriger. Je laisse parler Wikipedia pour la définition d’un Heuriger : « Le terme allemand Heuriger désigne en Autriche des enseignes gastronomiques qui ne servaient, à l’origine, que le vin primeur de la dernière année écoulée. Le terme « heuer » provenant du vieux haut allemand « hiu jaru » = « cette année, » utilisé en Autriche et dans le sud de l’Allemagne ; le nom Heuriger en est dérivé » https://fr.wikipedia.org/wiki/Heuriger.

Quand nous avons passé la soirée dans un Heuriger avec Christian et sa famille (voir la fin de mon dernier article de blog https://www.scribendo.fr/1247-2/), fin août, nous avons dégusté un jus de raisin de l’année, d’une douceur incomparable : ni trop sucré, ni trop acide. Et nous avons fait connaissance avec l’incontournable Spritz local, le « G’Spritzer », apéritif pétillant à base de vin blanc et d’eau gazeuse, très rafraîchissant. Si j’ai bien compris, le concept de « Heuriger » correspond à toute une tradition bien précise : on ne vend la production de l’année que pendant un certain temps, visible sur la façade du restaurant : une branche de sapin est accrochée à la lanterne de l’entrée, coincée là : « ausgsteckt is » : c’est ouvert !

On voit bien la branche : c’est ouvert !

En parlant de production de l’année, à partir de septembre puis octobre on commence à déguster le « Sturm » (qui veut dire littéralement « la tempête »), j’imagine que c’est dû à l’aspect troublé de la boisson, qui est ni plus ni moins un moût en train de fermenter. Elle est très sucrée et ne se conserve pas longtemps. Pas mauvais du tout.

Un Sturm et des jus de raisin

Bref, l’automne est une saison magnifique ici, pour la beauté des paysages mais aussi la convivialité d’une bonne table. Nous en avons eu quelques aperçus, au hasard de balades dans Vienne, dans la Wachau ou les Wiener Wald. Jus de raisin, G’Spritzer, Sturm, mais aussi de bons vins rouges ou blancs fruités, à accompagner avec des produits de saison … Ici le raisin se presse et se met en fête pour tous les âges et tous les goûts !

*Le titre de l’article signifie « Vienne et le vin ».