Palimpseste, mot du jour

 

Palimpseste rectoGF

 

 

Drôle de mot

Palimpseste. Nom masculin. Rencontré lors de mes premières semaines en classe prépa Lettres.
Je trouvais qu’il sonnait mal – pas facile à prononcer, d’une obscurité de snob.
Lorsque j’ai compris sa signification, j’ai trouvé ce mot superbe car il est l’essence même de l’histoire littéraire.

Un palimpseste est un parchemin médiéval que les copistes soucieux d’économies grattaient pour écrire par-dessus le texte précédent. On peut sur certains discerner nettement les inscriptions précédentes, impossibles à effacer sous les nouveaux écrits. A l’heure du digital, de l’évanescence de mots aussi vite envoyés que supprimés, cela met un peu de concret, du brut.

Voilà pour le sens premier.

 

Intertextualité universelle

Plus largement, le terme décrit le processus qui consiste pour un écrivain à s’approprier consciemment ou inconsciemment les écrits des auteurs qui l’ont précédé. Il y aurait donc plusieurs voix dans une œuvre, certaines s’étant tues depuis longtemps et ressortant comme des ombres entre les lettres du texte.
Cette « intertextualité » est comme un maillage géant en 3D, passé, présent et futur. Un héritage universel enrichi potentiellement à chaque nouvel opus.

Cet ajout continu, ces traces laissées d’une œuvre à l’autre jusqu’à créer un fil jamais rompu depuis Homère et l’épopée de Gilgamesh se retrouvent dans tous les autres arts. Un Velasquez a récemment été restauré sous l’oeuvre d’un peintre mineur de son atelier. Beethoven, très marqué par la musique de Haydn et Mozart, s’en dégage pour créer son propre génie mais aurait-il été Beethoven sans ces deux illustres influences ?

 

Aujourd’hui la notion de palimpseste est à la base du travail de nombreux artistes.

Ce site quant à lui, présente les enjeux qui se cachent sous les cartes du monde avec ses « palimpsestes cartographiques »: https://oucarpo.wordpress.com/tag/palimpseste/